Critiques

CRITIQUE - Soirée en deux temps à la maison symphonique

CRITIQUE - Soirée en deux temps à la maison symphonique

OPCM
Photographie : Tam Photography

C’est devant une salle comble le 4 novembre dernier que l’Orchestre Philharmonique et Chœur des Mélomanes (OPCM) sous la direction de Francis Choinière s’apprêtait à interpréter la Symphonie nº en  mineur, op. 125 de Beethoven à la Maison symphonique. En première partie, l’orchestre exécutait la Ballade pour orchestre op. 33 de Samuel Coleridge-Taylor, ainsi que Schicksalslied (« Chant du destin ») de Johannes Brahms.

Le jeune chef d’orchestre a démontré l’étendue de son talent dès la première pièce. Choinière contrôlait bien son ensemble en profitant de toutes les occasions pour jouer avec les couleurs et timbres offerts par les instruments, tout en présentant des nuances plutôt raffinées. Les vents et plus particulièrement les cors ont brillé lors de cette ouverture de concert.

C’est ensuite dans le Brahms que les spectateurs ont pu découvrir le chœur, visiblement bien préparé. Aussi solide dans les sections douces et envoûtantes que dans les parties fougueuses du milieu du Schicksalslied, les chanteurs m’ont beaucoup impressionné. Mis à part la diction de l’allemand qui aurait pu être mieux travaillée, c’est une première partie très satisfaisante que Choinière a présentée au public. Les interactions entre le chœur et l’orchestre étaient bien balancées et l’émotion était au rendez-vous. Ça promettait pour la suite…et c’est pourquoi la déception ne fut que plus grande face à l’interprétation du monument qu’est la dernière symphonie de Beethoven. 

OPCM
Photographie : Tam Photography

L’orchestre a continué dans la même direction dans le quatrième mouvement. Le premier accord dissonant manquait cruellement de drame et de volume. Le baryton Brett Polegato et le ténor John Mac Master ont également déçu, ayant livré des solos qui étaient trop maniérés et hors de caractère avec l’œuvre. Ce fut d’autant plus évident dans le cas du ténor qui, à un certain point,semblait décalé avec l’orchestre dans la section fanfare du mouvement. Les deux hommes chantaient aussi trop fort et, à plusieurs moments, n’ont pas laissé de place à la mezzo-soprano Simona Genga et à la soprano Sydney Baedke, qui ont quant à elles offert une interprétation décente. Les chanteuses avaient probablement plus à donner, mais manquaient un peu de jeu au niveau des timbres si elles voulaient se faire entendre. Le chœur a un peu sauvé l’œuvre en livrant à nouveau une belle performance, même si encore une fois la diction aurait pu être mieux.

Pour finir, petit bémol au niveau du public qui, bien que respectueux durant l’ensemble du concert, a applaudi beaucoup trop vite après le Shicksalslied, nous empêchant ainsi de savourer le silence à la fin de l’œuvre. L’auditoire a également applaudi entre chaque mouvement de la symphonie et même à un certain point durant le quatrième pensant, je l’espère, que l’œuvre était terminée.

Beethoven Symphonie nº 9

ORC : Orchestre Philharmonique et Choeur des Mélomanes
CHO : Choeur des Mélomanes

Production
Orchestre Philharmonique et Chœur des Mélomanes
Représentation
Maison symphonique de Montréal , 4 novembre 2023
Direction musicale
Francis Choinière
Interprète(s)
Sidney Baedke (soprano), Simona Genga (mezzo-soprano), John Mac Master (tenor), Brett Polegato (baryton)
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