Critiques

JOYCE DIDONATO ET YANNICK NÉZET-SÉGUIN : DE COMPLICITÉ ET DE COMMUNION

JOYCE DIDONATO ET YANNICK NÉZET-SÉGUIN : DE COMPLICITÉ ET DE COMMUNION

                                                       (Joyce DiDonato et l’Orchestre Métropolitain, 2019
                                                        Photo : François Goupil)

Après avoir ouvert la saison 2019-2020 de son Orchestre métropolitain (OM) en dirigeant le programme « Berlioz en Italie » et avoir fait appel à la cheffe Alondra de la Parra pour un deuxième concert autour de la Symphonie du Nouveau Monde, Yannick Nézet-Séguin était de retour à la Maison symphonique de Montréal le 17 novembre pour présenter au public de la Métropole le concert de la première tournée américaine de l’OM. C’était aussi l’occasion pour celui-ci de faire découvrir aux mélomanes la grande mezzo-soprano américaine Joyce DiDonato et de partager la scène avec celle qui y retrouvait son « âme sœur musicale » (voir L’Opéra, nº 21, p. 13).

Ce fut d’abord et avant tout la musique qu’ils ont démontré avoir en partage, en présentant une première partie qui était consacrée à Mozart et à des extraits de La Clemenza di Tito. Palpable, la complicité de ces deux artistes aura permis à la musique de Mozart de resplendir dans toute sa beauté. C’est dans l’aria « Parto Parto, ma tu ben mio », tiré du premier acte de l’opéra, que Joyce DiDonato a ému son public montréalais qui, en l’écoutant a voulu, comme Sesto, être regardé et tout oublier. Dans son autre rôle, celui de Vitelia, fille de l’empereur destitué, la chanteuse n’était pas moins convaincante et était bien servie par une technique vocale qui lui a permis d’interpréter l’aria « Non più di fiori » tout en nuances. Si la composante lyrique du programme aura paru courte pour ceux et celles qui, comme le soussigné, auraient voulu entendre davantage Joyce DiDonato, le public a tout de même eu droit à un rappel à l’occasion duquel a pu être entendu le célébrissime air « Voi Che sapete » de l’opéra Le Nozze di Figaro. Entre le chef et l’interprète, la complicité avait alors fait place à une véritable communion.

Une telle communion était encore davantage présente lors du premier concert de la tournée américaine qui se déroulait deux jours plus tard au Chicago Symphony Center. En fin de première partie et après l’interprétation en rappel du même « Voi che Sapete », l’émotion était à son comble et Yannick Nézet-Séguin et Joyce DiDonato se sont enlacés pour se féliciter avec sincérité.

Le programme de ces deux concerts, comme ceux s’étant déroulés ultérieurement à Ann Arbor, New York et Philadelphie, était complété par une présentation de la Symphonie nº 4 de Bruckner. Devenue une œuvre signature de l’Orchestre métropolitain, son interprétation a été fort bien accueillie à Chicago – par un public connaisseur de l’œuvre – et a d’ailleurs valu à l’orchestre une véritable ovation qui était tout à fait méritée.

La Clemenza di Tito / Bruckner, Symphonie no. 4

Extraits de La Clemenza di Tito de Mozart et Symphonie nº 4 de Bruckner

Production
Orchestre Métropolitain
Représentation
Maison Symphonique , 17 novembre 2019
Direction musicale
Yannick Nézet-Séguin
Instrumentiste(s)
Orchestre métropolitain
Interprète(s)
Joyce DiDonato (mezzo-soprano)
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