TÊTE D'AFFICHE - Émilie Baillargeon
Originaire de Saint-Anselme, Émilie Baillargeon a d’abord eu ses premiers contacts avec la scène par l’entremise du théâtre durant ses études secondaires. Elle avait cependant toujours été attirée par la musique : « Chez ma grand-mère, il y avait un piano et j’aimais beaucoup pianoter », raconte-t-elle. En parallèle, elle se plaisait beaucoup à chanter et c’est donc tout naturellement qu’elle a fini par suivre des cours de chant en privé. C’est d’abord la musique pop qui a constitué le cœur de son répertoire, et, lors de son parcours en littérature au collégial, elle faisait même partie d’un groupe rock. Ce n’est que lorsque sa professeure de chant l’a encouragée à faire les auditions pour intégrer le programme de musique du Cégep de Sainte-Foy – qui offrait un cursus en jazz et en pop, ce qui correspondait plus à ce que faisait la chanteuse – qu’elle a commencé à songer sérieusement à faire une carrière musicale. Mais lorsqu’elle a entendu chanter les étudiantes du programme classique, elle a été happée. « J’ai été impressionnée par cette façon de chanter et je me suis dit que je voulais faire comme elles ; puis, quand j’ai découvert l’opérette, je suis tombée en amour avec ce répertoire qui combinait ma passion pour le chant et le jeu ».
C’est ainsi qu’elle a poursuivi sa formation au Conservatoire de Québec. « On m’a dit que j’avais une belle voix, mais qu’il faudrait travailler fort pour réussir à faire une carrière à l’international, qui est un peu le modèle par excellence dans ce domaine. » Cette voie royale, à laquelle on accède plus facilement en passant par un programme de jeunes artistes, comme l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal par exemple, n’est toutefois pas le chemin qu’elle a choisi. « J’ai une fibre entrepreneuriale, j’avais envie de rassembler des gens et de créer mes propres occasions de chanter » dit celle qui se définit maintenant comme soprano et productrice. Elle est d’ailleurs l’instigatrice des soirées opéra au restaurant La Scala depuis plus de 11 ans en plus d’organiser d’autres événements lyriques comme le gala d’opéra qu’elle tiendra le 8 novembre prochain à l’Association lyrique de Beauport.
Le volet entrepreneurial de son activité professionnelle lui a permis de se créer tout un réseau dans le milieu musical de la région de Québec, en plus de lui donner l’occasion d’apprendre beaucoup de répertoire. « J’aime intégrer des ensembles, des trios, quatuors et quintette dans les événements que je produis. Ça s’est d’ailleurs avéré être profitable lorsque l’Opéra de Québec m’a approchée pour faire partie de la Brigade lyrique de son Festival d’été et qu’il fallait justement interpréter ce genre de répertoire. Je me suis aperçue que j’avais une longueur d’avance, car j’étais familière avec plusieurs numéros d’ensemble. » Si concevoir les programmes de ses soirées lyriques lui permet de sélectionner le répertoire qu’elle affectionne le plus – elle adore Puccini, en particulier La bohème et Tosca – elle n’hésite pas à relever des défis. « Dernièrement, nous avons fait une soirée baroque au restaurant La Scala. Ça m’a sorti de ma zone de confort, mais je me suis entourée d’interprètes qui connaissent bien ce répertoire et ç’a été un succès ; le public apprécie toujours la musique en direct, pourvu que l’émotion et le plaisir soient au rendez-vous ! »
En parallèle de ses activités de productrice, Émilie Baillargeon est devenue une habituée de l’Opéra de Québec. Le directeur général et artistique Jean-François Lapointe l’a d’ailleurs recrutée comme adjointe à la philanthropie dans l’équipe administrative parce que le réseau qu’elle s’est constitué comme entrepreneure est un atout indéniable. Cela ne l’empêche pas de chanter sur la scène du Grand théâtre de Québec, puisqu’elle participera aux deux productions de cette compagnie cette année. En effet, elle tiendra le rôle d’Ines dans Il Trovatore de Verdi en mai 2025 et incarnera très prochainement le personnage d’Alice dans la production du Comte Ory de Rossini, qui sera présentée les 26, 29 et 31 octobre 2024 à 19h30 et le 2 novembre 2024 à 14h00.
Il s’agit d’un petit rôle, puisqu’Alice ne chante que dans le premier acte de cet opéra débordant d’humour. La chanteuse nous confiait d’ailleurs que les premières répétitions ont donné lieu à beaucoup de rires tant l’œuvre en soi renferme plusieurs moments comiques, que le metteur en scène Jean-Romain Vesperini a délibérément choisi d’accentuer. Quant au rôle d’Alice, Émilie Baillargeon le décrit comme étant très léger « c’est une paysanne, je l’imagine assez jeune. Elle vient demander au Comte Ory de faire en sorte que le “beau Julien” tombe amoureux d’elle. C’est donc une grande amoureuse, un peu naïve. Elle est en quelque sorte une voix du chœur qui ressort et qui représente en fait les autres femmes dans le récit », rapporte Émilie Baillargeon. La soprano trouve beaucoup de fraîcheur dans ce personnage et ne cache pas son enthousiasme de prendre part à cette production de l’Opéra de Québec qui présente cette œuvre pour la première fois de son histoire. « La meilleure façon d’appuyer les artistes, c’est de venir les entendre en salle ; venez nombreux, ce sera une belle production et très drôle en plus ! », conclut-elle.
Pour en savoir plus sur Le comte Ory présenté à l’Opéra de Québec, visitez cette page : https://operadequebec.com/quoi-faire/comte-ory-programmation-opera-quebec/