TÊTE D'AFFICHE - Pascale Spinney
Depuis son passage à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal de 2014 à 2016, la mezzo-soprano Pascale Spinney a foulé les planches de nombreux théâtres sur le continent nord-américain. C’est lors d’un concours de chant qu’elle s’est fait remarquer par le Vancouver Opera, qui lui a par la suite offert de venir chanter dans leurs productions des Noces de Figaro et d’Hansel et Gretel. Ce passage à Vancouver l’a finalement amenée à se produire aux États-Unis, notamment à Santa Fe, de même qu’à participer au concours du Metropolitan Opera où elle a atteint la demi-finale. De fil en aiguille, la mezzo-soprano s’est taillé une place sur la scène nord-américaine, et se produit aujourd’hui régulièrement tant au Canada qu’aux États-Unis.
Si on a pu entendre Pascale Spinney l’an dernier à l’Opéra de Montréal lors de la production de La Reine-garçon, c’est maintenant le Barbier de Séville de Rossini qui l’attend avec la même compagnie à la fin septembre. Celle qui confiait à L’Opéra en 2014 qu’elle n’était pas encore prête à attaquer certains rôles rossiniens à ce stade de sa carrière se dit aujourd’hui bien prête à affronter ce défi qui l’attend. « Le rôle de Rosine est complètement différent de ce que j’ai fait jusqu’à présent dans ma carrière, mais j’adore ça ! C’est surtout un défi sur le plan de l’énergie. On vient tout juste de terminer la mise en scène de “Una voce poco fa”, et je crois qu’il va falloir que je me mette à courir ! », raconte la mezzo-soprano en riant. Ce genre de rôle exige de naviguer rapidement entre passages très rapides et d’autres plus lyriques, ce qui demande une grande fluidité et une aisance qui n’est pas simple à développer.
Un autre aspect qui rend cette prise de rôle aussi agréable pour la mezzo-soprano est qu’elle se reconnaît beaucoup dans le personnage de Rosine. « Rosine et moi, on est comme des jumelles ! », déclare-t-elle. « Elle est très piquante, et ne se laisse pas faire. Si on lui demande de faire quelque chose et qu’elle ne veut pas, elle ne se gêne pas pour dire non ! Je suis un peu comme ça moi aussi, pas à la même échelle que dans l’opéra, mais tout de même », ajoute-t-elle. Ce personnage ayant un petit côté rebelle, mais surtout une grande théâtralité, c’est l’occasion parfaite pour Pascale Spinney de se laisser aller complètement dans le jeu scénique, composante de l’opéra qui l’a toujours attirée. « Avant de faire de l’opéra, j’étais chanteuse jazz, et on me disait que j’étais trop théâtrale pour ce genre de scène », explique celle qui peut aujourd’hui vivre pleinement sa passion pour le jeu dans la sphère lyrique classique.
Après Montréal, c’est la Floride qui l’attend alors qu’elle reprendra le rôle-titre du Pinocchio de John Davies qu’elle a déjà interprété à plusieurs reprises, en plus de faire partie de la distribution de La Traviata au Vero Beach Opera. Questionnée à propos des projets qu’elle aimerait concrétiser dans les prochaines années, la mezzo-soprano a exprimé son souhait de pouvoir refaire Carmen de Bizet, mais également d’approcher d’autres types de rôles comme Charlotte dans le Werther de Massenet. « Mon mari est ténor, et il est ce que je considère comme le Werther parfait. Ça serait donc génial de pouvoir faire un Werther ensemble ! », conclut Pascale Spinney.