Articles

TÊTE D’AFFICHE - Antoine Bélanger

TÊTE D’AFFICHE - Antoine Bélanger

Bien qu’Antoine Bélanger provienne d’une famille de musiciens, ce n’est qu’à l’âge adulte qu’il envisage le chant lyrique comme une option de carrière pour la première fois. Il débute plutôt ses études collégiales en biologie, mais réalise rapidement qu’il n’est pas certain de son choix. Il suspend alors ses études et part en voyage avec son frère dans l’Ouest canadien – aventure au terme de laquelle il décide de compléter son cégep en musique grâce aux précieux conseils de son frère. « L’appétit est venu en mangeant! », mentionne le ténor qui a ensuite poursuivi son apprentissage lyrique au Conservatoire de musique de Montréal. Il s’est par la suite joint à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal en 2006.  

Désormais, la carrière du ténor est bien établie dans le milieu musical canadien; il collabore régulièrement avec l’Opéra de Montréal, l’Opéra de Québec et l’Opéra de Calgary, par exemple. Antoine Bélanger apprécie particulièrement se glisser dans la peau de personnages comme Don José de Carmen et Rodolfo de La Bohème, qui lui permettent d’explorer une large palette d’émotions sur scène. « Pour moi, de jouer et d’être engagé physiquement sur scène, c’est une condition pratiquement sine qua non », explique le chanteur. « La grande majorité des œuvres que j’ai eu la chance de faire m’ont permis cet engagement émotionnel et physique ». 

Lorsque questionné sur les moments marquants de sa carrière, Antoine Bélanger n’hésite pas à se remémorer la production de Faust de Gounod à l’Opéra de Montréal, au cours de laquelle il a eu la chance de partager la scène avec son père, le ténor Guy Bélanger. Père et fils ont tour à tour interprété le rôle-titre ; Guy Bélanger prêtait sa voix au vieux Faust alors que son fils incarnait le personnage lorsqu’il avait retrouvé sa jeunesse à la suite d’un pacte avec le diable. Antoine Bélanger souligne qu’il partage des traits physiques et même vocaux avec son père qui ont rendu l’expérience d’autant plus impressionnante et unique. Le ténor lance avec émotion que « chanter avec son père, ça n’a pas de prix ! ».

Le penchant d’Antoine Bélanger pour les rôles d’opéra intenses, voire théâtraux, ne l’empêche pas de se prêter au jeu du récital de temps à autre. Ce sera notamment le cas lors du concert Le feu et la glace du 20 juin prochain, au cours duquel le ténor interprètera les célèbres Carmina Burana de Carl Orff. Le chanteur se dit ravi de pouvoir chanter cette cantate à nouveau ; pour lui, rien d’ennuyeux à refaire une œuvre – au contraire ! Il accueille à bras ouverts cette opportunité de chanter avec un nouvel ensemble de collègues sur scène, et d’ainsi créer des moments lyriques inédits ;  « C’est à nous en tant qu’artistes d’être malléables et de jouer avec ce qu’offrent nos acolytes. C’est ça la beauté de l’art vivant : chaque représentation est unique. Si je me mets à la place du public, je veux être touché, je veux des contrastes, et surtout, je veux des surprises ! », s’exclame-t-il.

Récemment, Antoine Bélanger s’est également donné un nouveau défi en acceptant de prendre part à Enigma, un opéra du compositeur français Patrick Burgan. Présentée en création mondiale à l’Opéra-Théâtre de Metz en novembre dernier, l’œuvre s’est également glissée dans la programmation de la saison 2023-2024 à l’Opéra de Montréal. L’opéra s’inspire de la pièce de théâtre Variations énigmatiques de l’auteur Éric-Emmanuel Schmitt et met en scène deux ténors seulement. La grande importance du jeu scénique dans cette œuvre rejoint fortement Antoine Bélanger, pour qui l’opéra est avant tout du théâtre chanté au sein duquel les émotions et les expressions physiques sont primordiales. 

Le ténor aux multiples projets se plait à se qualifier de « voyageur lyrique » se laissant « porter par le vent ». Vent qui le mène autant à de grandes productions lyriques qu’à des concerts plus intimistes. Le plus important pour le chanteur, c’est de se laisser guider par ce qui l’anime au fil de ce voyage musical : « C’est formidable de pouvoir chanter toutes ces pages de musique. J’essaye avant tout d’avoir du plaisir sur scène, et c’est ce qui – je l’espère – sera transmis au public ».


Partager: