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TÊTE D'AFFICHE - Lyne Fortin

TÊTE D'AFFICHE - Lyne Fortin

Durant son enfance à L’Islet-sur-Mer, Lyne Fortin était déjà entourée de musique ; son père s’amusait à jouer de tous les instruments sur lesquels il pouvait mettre la main. La soprano se rappelle également que sa mère, qui était enseignante, avait une très belle voix bien qu’elle n’en ait pas fait carrière. C’est dans cet environnement que Fortin s’est lancée dans l’apprentissage autodidacte du piano : « J’ai toujours été assez solitaire, et je prenais plaisir à jouer du piano et chanter en même temps », se remémore la soprano. « Je ne savais pas que j’avais un talent à l’époque ! »

Ce sont plutôt les sciences de la santé qui l'intéressaient à ce moment de sa vie. Elle a d’ailleurs débuté son parcours collégial dans ce domaine dans l’objectif de devenir médecin. Bien que cette période se soit avérée difficile pour Fortin, qui venait alors tout juste de quitter la maison familiale, une passion est demeurée : la musique. La soprano n’a pas cessé de jouer du piano, et elle a même rejoint une chorale au sein de laquelle elle s’est fait conseiller d’aller étudier en musique. Elle a donc changé de programme : « Je suis allée en musique en attendant de ‘‘trouver une vraie carrière’’ ». Je ne savais toujours pas que j’étais bonne et que j’avais une facilité pour la musique! », explique Fortin.

Une de ses enseignantes au cégep, Danielle Demers, l’a aidée à découvrir son talent. Cette dernière inscrivait notamment Lyne Fortin à des compétitions de chant. « Il a fallu que je gagne des compétitions pour finalement réaliser que j’étais au bon endroit! En ce sens, [Danielle Demers] a été une personne significative pour moi à tous points de vue ; elle a vu mon potentiel », souligne la soprano. Ses études collégiales lui ont également permis de découvrir qu’elle avait des affinités avec une multitude de styles lyriques, que ce soit la musique baroque, classique, romantique ou contemporaine. « Je ne suis pas chanceuse, j’aime tout! », mentionne Fortin en riant. 

Elle explore d’ailleurs l’étendue de cette palette de goûts musicaux depuis le début de sa carrière, en diversifiant les rôles et les types de concerts auxquels elle prend part. La soprano s’est notamment glissée dans la peau de personnages dans les opéras La Traviata de Verdi, Les Noces de Figaro et Don Giovanni de Mozart, mais aussi dans La Voix humaine et dans le Dialogues des Carmélites de Poulenc, Erwartung de Schönberg, ainsi que Macbeth de Verdi. En parlant de ce dernier opéra, Fortin affirme qu’elle n’aurait jamais pensé incarner Lady Macbeth au cours de sa carrière. Elle constate une évolution dans les rôles qu’elle se permet d’interpréter, ce qui satisfait ses intérêts lyriques variés. « J’ai l’impression d’avoir accompli tous mes rêves lyriques », remarque-t-elle. « Quand je me réveille le matin, je vis ma passion, et j’en rêve même! Je suis allée à plusieurs endroits sur la planète, j’ai découvert des nations, d’autres façons de vivre, et d’autres façons de faire de la musique. Le chant a véritablement construit ma vie. »

En plus de se démarquer sur scène, Fortin transmet sa passion pour le chant par l’enseignement. « J’ai toujours enseigné en même temps de développer ma carrière », statue la soprano. Dans ses cours, elle invite notamment ses élèves à travailler, analyser et s’approprier les partitions. « Selon moi, la vraie façon de découvrir la musique, c’est par la partition. C’est de cette façon qu’on apprend à connaitre le compositeur. L’écriture de la musique est un langage qu’on doit apprendre à lire pour comprendre les nuances, et finalement transcender la partition pour saisir ce que voulait le compositeur et en livrer notre interprétation ». Fortin applique ces principes dans son propre travail. Elle affirme également que chanter lui procure un réel plaisir physique, et qu’elle adore équilibrer sa voix avec d’autres artistes sur scène : « J’essaye de bien équilibrer la musique que j’entends, la musique que je ressens, et de l’accorder avec tout mon entourage. Ça demande une confiance en soi et à ce qu’on peut apporter aux autres personnes avec qui l’on joue « , explique-t-elle.

Le 20 avril prochain au Grand Théâtre de Québec, Lyne Fortin interprétera la Messa da Requiem de Verdi en compagnie de l’Orchestre symphonique de Québec, avec qui elle a déjà collaboré à plusieurs reprises. « C’est une œuvre très dramatique », soutient la soprano. « On ne chante pas les paroles de cette messe pour qu’elles résonnent seulement dans l’église, mais aussi dans l’univers. Quand je peux m'investir dans une œuvre de cette façon, j’adore ça! » Pour plus d’informations sur cet événement à venir, vous pouvez consulter la page suivante


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