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À DÉCOUVRIR - Création de la Société d’art lyrique de Québec : Pour l’amour du chant

À DÉCOUVRIR - Création de la Société d’art lyrique de Québec : Pour l’amour du chant


La soprano Myriam Boutin et le pianiste Martin Dubé partagent tous deux une même passion : celle du chant classique, dans sa forme la plus pure. C’est notamment pour cette raison qu’ils ont décidé de s’unir afin de fonder la Société d’art lyrique de Québec (SALQ), nouvelle institution dont le but premier est de promouvoir les concerts sous la forme du récital. Afin d’en apprendre davantage sur cette nouvelle organisation, l’équipe de L’Opéra s’est entretenue avec Martin Dubé, qui nous a présenté plus en détail ce projet d’envergure. 

Selon M. Dubé, le chant pratiqué sous la forme du récital est moins populaire aujourd’hui que l’opéra : l’aspect grandiose et spectaculaire de l’opéra vient parfois faire de l’ombre à la formule intime du récital, créée d’abord et avant tout pour les salons européens. Pourtant, il y a un grand répertoire d’œuvres composées spécifiquement pour être interprétées avec un accompagnement pianistique. C’est de ce constat qu’a découlé la mise sur pied de la SALQ, et c’est ce qui justifie le choix de mettre de l’avant le récital. « Il y a du répertoire, de belles œuvres qui ne sont pas souvent jouées, et tellement de bijoux cachés », mentionne M. Dubé à ce sujet. Ayant ainsi ce désir d’assurer la pérennité de cette forme d’art, les fondateurs de la SALQ souhaitent rejoindre un vaste public tout en espérant lui faire développer un amour pour le récital.

Si la mission de la SALQ consiste en l’organisation de récitals dans la Capitale nationale, elle se décline également par un volet de recherche. En effet, M. Dubé et Mme Boutin souhaitent sortir des sentiers battus et offrir un répertoire des plus diversifiés. C’est dans cet esprit que les fondateurs ont inséré au programme de leur première saison lyrique un cycle de six mélodies du compositeur américain Ben Moore, afin de faire découvrir cet artiste méconnu dont la musique est d’une grande beauté. « On ne fera pas seulement des nouvelles œuvres, mais il est de notre devoir d’en inclure : c’est autant intéressant pour le public que pour les interprètes », précise M. Dubé.

À ce sujet, il incombe de souligner que la SALQ désire également créer des opportunités pour les artistes lyriques. Selon M. Dubé, un récital constitue l’union parfaite entre l’interprète et le pianiste : c’est un échange intime, qui se distingue des grandes productions d’opéra pour lesquelles une importante équipe est mobilisée. C’est une démarche qui est très humaine, autant durant les périodes de répétitions que durant le concert. En ce sens, l’objectif de la nouvelle institution lyrique est double : d’une part conquérir le public, et d’autre part offrir la chance à des interprètes d’expérimenter l’art du récital, qui convie une technique vocale toute en nuances et en subtilités. 

Lorsque nous avons questionné M. Dubé sur ce qui, selon lui, distinguait la SALQ des autres institutions lyriques de Québec, il a notamment mentionné l’absence dans la Capitale nationale d’une société destinée spécifiquement aux récitals piano-voix. Cela s’ajoutera à l’orchestre symphonique, l’opéra et les orchestres de chambre de la ville et rendra l’offre culturelle des plus intéressantes. De plus, le pianiste mentionne également que la SALQ désire engager des artistes lyriques qui partagent comme les deux fondateurs un grand amour pour le chant : « On recherche des artistes qui sont là car ils sont passionnés, et non pas simplement pour faire un concert supplémentaire », explique-t-il.

En ce qui a trait au futur de cette nouvelle institution d’art lyrique, les fondateurs espèrent que le public sera au rendez-vous de leur première saison afin de découvrir du répertoire et des voix magnifiques. Comme les concerts seront présentés à la cathédrale anglicane Holy Trinity de Québec, qui contient une salle de petite taille pouvant réunir jusqu’à 250 personnes, l’ambiance sera intime et permettra au public d’entendre l’artiste lyrique « en privé ». « Nous souhaitons que ça dure longtemps, et surtout que l’on réussisse à toucher le public », ajoute M. Dubé. 

Afin d’en apprendre davantage sur la Société d’art vocale de Québec, il est possible de consulter le site web de l’institution. Leur première production aura lieu le 25 septembre prochain à la cathédrale Holy Trinity, alors que la soprano Guylaine Girard interprétera un programme formé d’œuvres de Debussy, Strauss et de Rachmaninov. Des billets sont présentement en vente sur le site Internet de la SALQ.


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