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ÉDITORIAL (N° 17, Automne 2018) : POUR UNE ÉDUCATION ET UNE PRATIQUE MUSICALE AU QUÉBEC

ÉDITORIAL (N° 17, Automne 2018) : POUR UNE ÉDUCATION ET UNE PRATIQUE MUSICALE AU QUÉBEC

Au terme d’un été lyrique québécois dont l’un des grands moments aura été la production de La Flûte enchantée présentée dans une mise en scène de Robert Lepage au Festival d’opéra de Québec, les opéraphiles d’ici ont déjà pu voir Rigoletto à l’Opéra de Montréal et pourront bientôt assister à une première présentation de Werther dans l’histoire de l’Opéra de Québec.  Et lors de leur retour à la salle Wilfrid-Pelletier en novembre prochain, les abonnés et abonnées de notre grande compagnie lyrique montréalaise pourront à nouveau - ce qui est trop rare - pénétrer dans l’univers wagnérien en allant entendre Das Rheingold (L’Or du Rhin).  

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La nouvelle saison qui s’amorce aura aussi été l’occasion pour le milieu musical de se faire entendre pendant la campagne électorale dont l’issue n’est pas encore connue au moment où j’écris ces lignes. Rédigé un Collectif pour la musique au Québec (MUSI.QC) auquel je n’ai pas hésité à m’associer à la demande de ma collègue Isabelle Peretz (voir à ce sujet l’éditorial que j’ai publié dans la présente revue (« Pour un retour à l’enseignement obligatoire de la musique », L’Opéra- no 6, Hiver 2016, p. 5), le Manifeste pour l’éducation et la pratique musicale propose que des mesures spécifiques, concrètes et durables soient prises pour assurer une éducation et une pratique musicale au Québec. Le Manifeste, dont pourrez lire le texte intégral dans le DOSSIER du présent numéro (p. 16-21) contient sept (7) recommandations présentant les mesures que le Collectif considère essentielles d’adopter.   

    Le Manifeste a déjà reçu l’appui de plus de 2500 citoyens et citoyennes et je vous invite à joindre votre voix aux personnes qui tiennent à ce que le Québec se donne les moyens pour être reconnu comme une véritable nation musicale. Vous pourrez signer la pétition d’appui à l’adresse www.musi.quebec

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En cette rentrée lyrique de 2018, il y a lieu de souligner l’entrée en fonction de « notre » Yannick Nézet-Séguin comme directeur musical du Metropolitan Opera de New York. Le chef québécois est entré officiellement en fonction au début de la saison 2018-2019 de la grande compagnie lyrique newyorkaise qui s’est ouverte le 24 septembre dernier. Dans son nouveau statut, Yannick Nézet-Séguin sera au pupitre de son nouvel orchestre pour la première fois lors de la présentation de La Traviata le 4 décembre. Il dirigera également deux opéras - français – au cours de la saison, Pelléas et Mélisande de Claude Debussy en janvier 2010 (avec notre contralto nationale Marie-Nicole Lemieux dans le rôle de Geneviève) et Dialogues des Carmélites de Francis Poulenc à partir du 3 mai. Et comme l’a rapporté le New York Times, une petite révolution se prépare en ce début de règne du maestro québécois. Le Met a commandé pour la première fois de son histoire des opéras à des femmes and compte sortir de ses murs pour collaborer avec le Brooklyn Academy of Music et présenter avec le Public Theater de New York des opéras en plein dans Central Park à compter de l’été 2020. Il dit vouloir envoyer un message fort et rappeler que « l'opéra est en fait pour tout le monde. C’est une illusion de penser que tout le monde va l’aimer. Mais ce n’est pas une illusion d’essayer de faire en sorte que tout le monde soit le bienvenu » (notre traduction).

Yannick Nézet-Séguin et l'Orchestre du Metropolitan Opera de New York
Photographie : Rose Callahan, Metropolitan Opera

  *****Oiseau-lyre 10  

Le début cinquième année de publication de la revue a d’ailleurs commencé sur une bonne note car le nouveau directeur musical du Metropolitan Opera a accepté de faire partie du Comité d’honneur de L’Opéra- Revue québécoise d’art lyrique dont j’entends annoncer la composition complète en jour de Fête de la musique, le 21 juin 2019, à l’occasion d’un événement qui soulignera les cinq ans de la revue.  

Succédant à Chloé Huvet qui a obtenu un poste de professeur en enseignement artistique au Conservatoire de musique de Perpignan en France et à qui je renouvelle à nouveau toute ma gratitude, la musicologue Gabrielle Prud’homme devient, après avoir occupé le poste de secrétaire à la rédaction, la rédactrice en chef de la revue. 

Gabrielle Prud'homme   

Le poste de secrétaire de rédaction par Judy-Anne Desrosiers, une autre jeune musicologue, qui a collaboré à la revue en tant que critique. Elle sera en outre responsable des portraits qui ont été réalisés durant les quatre premières années d’existence de la revue par Frédéric Cardin à qui j’exprime ici aussi ma reconnaissance. 

Le virage numérique de L’Opéra – Revue québécoise d’art lyrique se poursuit et de plus en plus de textes sont maintenant accessibles sur le site de la revue, comme le seront également d’ici la publication du prochain numéro le texte intégral des numéros antérieurs de la revue.  Un nouveau partenariat a par ailleurs été conclu avec l’Opéra de Montréal et des nouvelles diffusées sur le site de la revue sont dorénavant l’Infolettre mensuelle de la compagnie lyrique montréalaise.  

La campagne de réabonnement lancée avec le numéro 16 (Été 2018) de la revue a donné des résultats encourageants. Il est toujours temps de se réabonner si cela n’a pas encore été fait (http://form.revuelopera.quebec/revue-abonnement.html). Et l’équipe de la revue apprécierait si vous pouvez encourager les opéraphiles dans votre entourage de faire partie de la famille des lecteurs et lectrices d’une revue qui tient, plus que jamais, à occuper le créneau de l’art lyrique au Québec et être au service de l’opéra et de ses artisans qui, comme Yannick Nézet-Séguin, font honneur au Québec ici… et sur toutes les scènes du monde !  

Bon automne… lyrique !    


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