NOUVELLE - Riders to the Sea et Le Flambeau de la nuit, un programme double prometteur présenté prochainement à l’Opéra de Montréal
Opéra de Montréal
C’est le 25 septembre prochain que sera enfin présenté à la salle Maisonneuve de la Place des Arts le programme double comprenant Riders to the Sea du compositeur anglais Ralph Vaughan Williams, ainsi que la création de l’opéra Le Flambeau de la nuit d’Hubert Tanguay-Labrosse, sur un livret d’Olivier Kemeid. Ce projet, issu d’un partenariat entre l’Opéra de Montréal et la compagnie Ballet-Opéra-Pantomime (BOP) – dont le profil est présenté dans notre numéro d’automne maintenant disponible –, devait être présenté en mai 2021, mais a dû être retardé en raison de la pandémie. À quelques jours seulement du jour J, l’équipe de L’Opéra a pu s’entretenir avec le compositeur de l’œuvre en création, ainsi qu’avec Patrick Corrigan, le directeur général de l’Opéra de Montréal, en plus d’entendre en primeur des extraits du Flambeau de la nuit.
Par ce programme double, l’Opéra de Montréal et BOP proposent d’unir deux œuvres dont la composition est espacée de près de 100 ans. Riders to the Sea est un opéra que présentent rarement les grandes compagnies lyriques et qui, selon Hubert Tanguay-Labrosse, gagne à être connu. Davantage interprété par des ateliers lyriques universitaires, il a acquis avec les années une étiquette d’« opéra-scolaire » que le compositeur aimerait voir se déconstruire. C’est d’ailleurs l’œuvre de Vaughan Williams qui est à l’origine du livret de Kemeid : il a été écrit suite à une audition de l’opéra. Cette démarche est née d’un désir de produire un spectacle qui soit cohésif, au sein duquel les deux œuvres sont en quelques sortes interreliées par certains éléments de la trame narrative.
L’une des particularités de cette production est que les opéras ne seront pas séparés d’un entracte : Le Flambeau de la nuit débute directement là où se termine l’opéra de Vaughan Williams. À ce propos, Tanguay-Labrosse mentionne que la finale de Riders to the Sea était propice à un enchaînement organique : « Les personnages [qui vivent de fortes émotions tout au long de l’opéra] semblent avoir atteint une sorte de paix intérieure à la fin. Par contre, leur histoire est laissée en quelques sortes en suspens, ce qui permettait que l’on y joigne directement une nouvelle œuvre ». La scénographie a d’ailleurs été réfléchie et créée en ce sens : plusieurs éléments seront repris d’un opéra à l’autre.
Hubert Tanguay-Labrosse
Aux yeux de Patrick Corrigan, cette production est synonyme de collaboration. En effet, elle mettra en valeur plusieurs acteurs et actrices du milieu musical montréalais, puisqu’elle mobilise différents ensembles : BOP, l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Montréal, l’orchestre I Musici de Montréal, ainsi qu’un chœur d’adolescentes formé d’étudiantes de l’école secondaire Joseph-François-Perrault. Questionné à propos des défis que peut engendrer un partenariat de cette ampleur, Corrigan mentionne que si cela demande une grande organisation, cela permet à l’Opéra de Montréal d’ouvrir ses horizons et de réinventer la forme du genre lyrique qui est ancrée dans une forte tradition. Collaborer avec de jeunes compagnies, permet de diversifier les méthodes de travail et d’aborder les œuvres sous un angle complètement nouveau.
Cette production s’inscrit d’ailleurs dans une vague de créations lyriques à l’opéra de Montréal. Après L’Hiver attends beaucoup de moi (Jobidon/St-Onge, 2020) et Le Flambeau de la nuit, les mélomanes pourront entendre pour la première fois l’opéra La Beauté du monde (Bilodeau/Bouchard) en mars 2022. De plus, l’œuvre La Reine-Garçon (Bilodeau/Bouchard) sera également créé lors de la saison 2023-2024. À ce propos, l’Opéra de Montréal se dit fière de pouvoir faire rayonner non seulement les artistes lyriques, mais également les compositeurs et les compositrices et les compagnies artistiques de chez nous. L’organisation souhaite ainsi devenir un véritable chef de file en ce qui a trait à la création d’opéra.
Hubert Tanguay-Labrosse en répétition
Lorsqu’on lui a demandé à quoi pouvait s’attendre le public qui assisterait au programme double, le directeur général nous a répondu : « À un spectacle d’une grande beauté, bouleversant et original. » Cela est confirmé par les deux extraits qu’il a été possible d’entendre, qui ont laissé entrevoir une musique débordante d’intensité, ainsi que des solistes talentueux et habités par leurs rôles respectifs. De son côté, le compositeur, qui dirigera lui-même sa création, se dit fébrile et en confiance pour le soir de la première. Cette production s’annonce prometteuse et il nous tarde d’entendre les œuvres dans leur entièreté.
Les arguments des opéras, ainsi que toutes les informations sur la production et la façon de se procurer des billets sont disponibles ici.