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PORTRAIT : JEUNE ARTISTE- ÉVELYNE LAROCHELLE

PORTRAIT : JEUNE ARTISTE- ÉVELYNE LAROCHELLE

Originaire de Sainte-Marie-de-Beauce, la soprano Évelyne Larochelle est diplômée du Conservatoire de musique de Québec. En mai 2017, elle se classe au premier rang lors de la finale nationale du Concours de musique du Canada. En avril 2018, elle obtient le Prix du Conservatoire avec distinction à l’unanimité du jury. En mai 2018, elle reçoit une bourse de la Fondation des Amis et Anciens du Conservatoire de Québec, ainsi que de la Fondation Hans-Jürgen Greif. Depuis juin 2018, elle poursuit sa formation au sein du studio Vetere, association parrainée par la soprano de renommée internationale Aprile Millo. Évelyne Larochelle : une artiste lyrique à découvrir et à suivre !    

Parlez-nous de vos débuts en musique, de votre parcours musical et artistique, de la place de la musique dans votre enfance et votre adolescence ?  

La musique a toujours fait partie de ma vie. Mes parents étaient des musiciens amateurs, et la famille de ma mère est particulièrement riche en talent musical. Toute petite, la musique pour moi, c’était la joie, la joie de fêter Noël, la joie d’être réunis dans l’amour. À l’adolescence, la musique est plutôt devenue l’exutoire de sentiments que je n’arrivais pas encore à nommer. J’ai découvert le chant lyrique par hasard, à l’âge de 17 ans, quand j’ai tenté d’imiter la reine de la nuit dans le film Amadeus de Miloš Forman ! C’est comme si tout ce que j’avais en dedans pouvait enfin se libérer sous cette forme lyrique. La décision d’en faire une carrière ne s’est prise que beaucoup plus tard, après un long parcours de réflexion. La carrière musicale n’était pas une option dès le départ dans ma famille, mais on peut le comprendre aisément quand on observe la précarité d’emploi dans les domaines artistiques.  

Vous êtes diplômée du Conservatoire de musique de Québec, pouvez-vous nous résumer les étapes et rencontres marquantes de vos études au Conservatoire ? Que retenez-vous de l’enseignement au Conservatoire ?  

La rencontre qui a tout fait basculer pour moi est avec ma professeure de chant Sonia Racine. C’est elle qui a su me guider, m’épauler, me rassurer, et surtout me fouetter… quand c’était le temps ! Je retiens d’abord de mon enseignement au Conservatoire qu’il faut croire en ses rêves. La seconde chose, la plus importante à mon avis, c’est le goût de la rigueur. Celle qu’on acquiert peu à peu, petit pas par petit pas, en arpentant cette longue route qu’est la discipline. C’est une grande chance que la musique soit enseignée dans les grandes institutions. Toutefois, je crois qu’il ne faut pas faire reposer tous nos espoirs de carrière que sur un diplôme universitaire. C’est ailleurs que ça se passe. C’est dans les expériences professionnelles que l’on apprend le plus comment les choses fonctionnent.  

Avez-vous une préférence entre l’opéra, le lied et la musique symphonique ? Quel est le style, l’époque et votre compositeur préféré et pourquoi ?  

J’adore le lied pour sa poésie et le goût en bouche qu’offre la langue allemande ! L’opéra m’attire toutefois un peu plus, parce que je peux accentuer mon interprétation et plonger plus profondément dans la psychologie du personnage. J’adore le vérisme et Puccini, parce que ça vient me chercher dans les tripes ! Cette musique exprime exactement toutes les nuances des sentiments… et le fait de façon intransigeante, sans artifice.  

Quel a été votre premier rôle d’opéra ? Quels sont les rôles que vous avez interprétés dans le cadre de vos études et professionnellement ? Quel serait votre rôle d’opéra de rêve et pourquoi ?  

Mon premier rôle dans le cadre du Conservatoire de Québec était celui d’Elvira dans Don Giovanni de Mozart. Bien sûr, il y avait des coupures au rôle, mais ça m’a donné un bon goût du personnage pour le futur. Depuis, j’ai interprété Carmela dans The Saint of Bleecker Street de Menotti, Donna Eleonora dans Prima la musica, poi le parole de Salieri, Fiordiligi dans Così fan tutte de Mozart et Frasquita dans Carmen de Bizet. Mon rôle de rêve, c’est Mimì dans La Bohème de Puccini. Quelque chose dans ce personnage me fascine… c’est sa candeur, son innocence je crois. Je veux dire… elle voit quand même Rodolfo pour la première fois de sa vie et elle se dévoile complètement, sans pudeur ! Ça me touche profondément.  

Avez-vous un modèle vocal ? Qui sont les artistes ou personnes qui vous inspirent ?  

Je dirais d’abord Aprile Millo pour le mariage de sa voix entre la finesse et la puissance, et pour la profondeur de son chant. Ensuite, Joan Sutherland parce qu’avec Callas, c’est une des premières voix plus « lourdes » à avoir osé le style du bel canto.  

Vous avez un côté entrepreneurial avec votre groupe « Renouveau ». Comment est né ce groupe et quelle est sa mission ? Est-ce un aspect de vos activités artistiques que vous comptez poursuivre ?  

Le côté entrepreneurial est essentiel ! L’Ensemble Renouveau, c’est un petit groupe de cinq amis, la soprano Carole-Anne Roussel, la violoniste Marjorie Bourque, le violoncelliste Simon Desbiens et le pianiste Bruce Gaulin. Nous nous adorons et avons décidé d’unir nos talents pour démocratiser la musique classique, simplement ! Cet été, nous avons donné un concert dans la ville natale de chacun d’entre nous. Nous aimerions poursuivre l’été prochain, mais cela dépendra des engagements de chacun.

Que réserve l’avenir à Évelyne Larochelle ?  

J’y vais étape par étape. Je souhaite poursuivre mon chemin avec le studio Vetere et apprendre le plus possible. Je souhaite continuer à obtenir des engagements et à m’inscrire à des concours. Je veux prendre le temps de bien faire les choses. Et on verra où cela va me mener !  

Chantal Parent  


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