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TÊTE D’AFFICHE - Dominique Côté

TÊTE D’AFFICHE - Dominique Côté

Photographie: Julie Beauchemin

Bien que Dominique Côté se considère désormais chanteur, ce n’était pas le cas au début de sa carrière sur la scène. D’abord formé à l’École de Théâtre de Saint-Hyacinthe, l’artiste a découvert le chant lyrique de façon fortuite une fois sa carrière de comédien entamée. Afin de résoudre des enjeux vocaux rencontrés à l’époque, l’artiste a consulté la professeure de chant spécialisée en rééducation vocale Lucette Tremblay, qui a rapidement décelé un timbre lyrique dans la voix de son élève. « [Lucette] me faisait chanter de petits airs italiens lors du processus de rééducation vocale, et c'est en chantant que je me suis mis à aimer l’opéra, à en écouter et à découvrir l’étendue de ce répertoire », explique Dominique Côté. Peu à peu, il a fait de cette nouvelle passion un métier en commençant à participer à des auditions, des concours et des productions. « Après quelques années, j'ai accepté de dire que j'étais chanteur », mentionne l’artiste qui continue tout de même de se prêter au jeu, notamment en faisant du doublage et en interprétant des rôles au petit écran. 

Désireux de s’intégrer davantage au milieu lyrique, Dominique Côté a effectué une résidence à l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal durant la saison musicale 2009-2010. « Au début, j'étais un extraterrestre dans le milieu qui arrivait de nulle part », se rappelle-t-il. Toutefois, sa grande expérience scénique était à son avantage ; le chanteur souligne que ce sont entre autres ses talents de comédien qui lui ont permis d’intégrer l’Atelier, puisqu’il a été recruté pour la production de Nelligan d’André Gagnon et de Michel Tremblay. Il y incarnait le célèbre poète québécois jeune aux côtés de Marc Hervieux, qui interprétait quant à lui une version plus âgée de Nelligan. 

Ce rôle a ensuite accompagné Dominique Côté pendant près de 15 ans, jusqu’à tout récemment alors qu’il a replongé dans l’œuvre, cette fois en version concert. Le baryton n’hésite pas à dire que Nelligan restera l'un des rôles les plus marquants de son parcours. « Avec le temps et les représentations, je n'ai plus besoin de me soucier autant de ma technique et de ma voix pour ce rôle, et je peux donc aller plus loin au niveau du jeu et de l’interprétation », souligne-t-il. 

En plus de cet opéra, Dominique Côté a participé à plusieurs autres œuvres lyriques québécoises, dont Les Feluettes adapté de la pièce de Michel Marc Bouchard sur une musique de Kevin March, et la Messe solennelle pour une pleine lune d’été de la pièce de Michel Tremblay adaptée par Christian Thomas.  Le chanteur remarque que plusieurs des rôles qui l’ont marqué proviennent d’œuvres québécoises. « Ce sont des personnages qui sont beaucoup plus près de nous, ce sont des gens que j'ai l'impression de connaitre, de pouvoir incarner et de leur rendre justice, ce qui est rare dans le répertoire classique. Les opéras québécois et canadiens demeurent marginaux comparativement à tous les opéras italiens, français et allemands, donc il y a quelque chose dans ces œuvres qui me touche. J'espère que le mouvement de création d'opéras québécois qui prend forme depuis quelques années perdure », défend-il. 

Une autre découverte inattendue dans le parcours de Dominique Côté fut celle de la musique baroque. « Le baroque est autant arrivé par surprise dans ma vie que l'opéra. C'est maintenant un style que j’aime beaucoup et qui me touche », évoque-t-il. C’est après avoir rencontré Dorothéa Ventura, artiste bien connue dans le milieu de la musique baroque au Québec, que Dominique Côté s’est immiscé dans cet univers. Décelant que la voix de son collègue pouvait se prêter au baroque, la chanteuse lui a proposé des projets et l’a introduit à d’autres figures du milieu. « Je suis très ouvert à découvrir et à apprendre ce langage musical, qui est très différent de la musique romantique et classique », partage Dominique Côté. D’ailleurs, le baryton prendra part à l’opéra-comique Don Quichotte chez la Duchesse de Joseph Bodin de Boismortier produit par l’Ensemble Caprice à la Salle Bourgie le 28 janvier prochain, dont un enregistrement paraîtra également le 19 janvier. 

Les projets futurs du baryton pour l’année 2024 sont tout aussi variés que ses intérêts. En ce mois de janvier, il chantera aux côtés de l’Orchestre symphonique de Laval dans Pulcinella de Stravinski en plus de Don Quichotte chez la Duchesse. Plus tard dans l’année, il prêtera sa voix aux Carmina Burana avec Les Grands Ballets Canadien, sera de la distribution de La Chauve-Souris à l’Opéra de Québec et accompagnera le Quatuor Vox Populi pour interpréter de la musique de Ravel. 


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